Chronique historique des salles de cinéma en Isère, composée d'images d'archives rares, de reconstitutions et de reportages.
Une succession de gravures nous fait découvrir la réalité des projections avant "l'invention" des salles de cinéma, quand le nouveau cinématographe s'appelait encore "aléthorama". Plusieurs affiches donnent à voir les programmations de l'époque. Un "avis important" adressé aux Grenoblois rappelle que le Cinématographe a transféré ses locaux au 1er étage de la Rue Grenette afin que tout le public grenoblois puisse assister aux projections. Les premières projections prenaient place dans des foires et fêtes foraines.
Le cinéma n'a pas toujours été le bienvenu dans les villes : en témoigne cette lettre adressée au maire de Grenoble par les cafetiers et restaurateurs, et lue en voix off, dans laquelle ces derniers dénoncent le préjudice porté à leurs commerces par l'autorisation de projection en place Grenette, qui favorise les établissements situés au centre de la ville. Déjà un précédent avait fait revenir la précédente municipalité sur sa décision.
Des salles de cinéma proprement dites firent ensuite leur apparition, à l'instar du Cinéma Modern, sis 86 cours Berriat à Grenoble ou du Cinéma du Grand-Trou (106, Route de Vienne à Lyon).
Outre les rivalités économiques que fait naître son emplacement, le cinéma a aussi été fustigé par certains comme une école d'immoralité, comme en témoigne la lettre d'une mère de famille adressée au Préfet pendant la Première Guerre Mondiale.
Deux lettres adressées au Préfet témoigne des ambitions qui se multiplient d'ouvrir des salles de cinéma (ici, dans la commune de Le Péage-de-Roussillon ; là, à Allevard ou encore à Champ-sur-Drac).
Le cinéma, enfin, devient sonore.
Le goût du cinéma conduit parfois à des manifestations. Ainsi, à Grenoble, en mai 1957, des étudiants cherchèrent à perturber une projection au cinéma le Rex, lâchant un certain nombre de pigeons, pétards et boules puantes, nécessitant l'intervention des gardiens de la paix. Les manifestations souhaitaient qu'on leur concèdent des tarifs moins élevés. Réunions et débats autour des films sont organisés. Une cinémathèque voit le jour à Grenoble. Mais, face aux cinémas multisalles qui se multiplient, les petites salles de projection sont désormais vides. A l'abandon, beaucoup sont détruites ou remplacées par des commerces.
En zone rurale, le cinéma le Rex est à vendre. De potentiels repreneurs viennent s'entretenir avec l'actuel gérant. La fréquentation, plutôt faible, est d'environ 180 entrées par semaine. Les repreneurs potentiels voudraient créer des cycles d'animation en faisant venir des réalisateurs ou en nouant des partenariats avec des écoles et impliquer le public dans la gestion de la salle.
Parallèlement au récit de l'histoire du cinéma en Dauphiné, des incrustations nous renseignent sur la vie et la carrière de l'acteur Frank Cooper, qui deviendra célèbre sous le nom de Gary Cooper et dont on constate la notoriété croissante, jusqu'à ses funérailles, à Beverly Hills, qui rassemblèrent un nombre considérable de personnalités parmi lesquelles le réalisateur John Ford ou les acteurs Edward G. Robinson, John Wayne et Marlène Dietrich.