En 1875, Veynes devient un nœud ferroviaire important, sur une idée de Adrien Ruelle, directeur du service construction pendant 15 ans de la société privée de chemins de fer PLM. Il a prévu dépôts, logements, ateliers et gare. 4 lignes sont mises en place au fil des années : en 1875 Marseille, en 1878 Grenoble, en 1884 Briançon et la frontière italienne, en 1894 Valence et la vallée du Rhône. A chaque dépôt important est adjoint un centre d'apprentissage, à Veynes c'est un centre de formation d'ajusteur, tourneur et dessinateur de 1915 à 1953. Les anciens apprentis sont regroupés en amicale, prélude à la vie syndicale. Veynes fût le premier syndicat dans les Hautes-Alpes. Important pôle ouvrier, on peut y rencontrer des mécaniciens, des chauffeurs, des ajusteurs, des monteurs-mécaniciens, des chaudronniers, des tuyauteurs, des tourneurs, des aléseurs-fraiseurs, des raboteurs, des charons, des forgerons, des soudeurs, des électriciens et des lampistes. A la fin des années 50, les locomotives à charbon sont remplacées par des locomotives diesel, le centre de Veynes est alors transformé pour réparer les wagons, démanteler les machines froides, démonter des voitures et les envoyer à la démolition, certains bâtiments sont détruits. Emile Meurier, ancien cheminot lui-même, est une figure locale forte, il devient maire en 1934, premier maire communiste, puis après la guerre est réélu en 1965. Veynes a été élevé au rang de capitale ferroviaire des Alpes du Sud et a développé une vraie culture cheminote préservée dans un écomusée créé en 1999 pour la conservation des objets et la mémoire des hommes.