À la recherche du bonheur dans l’instant présent
«J'ai une très grande confiance en moi. Je suis une personne sûre d'elle-même. Dans notre sport, c'est la base pour pouvoir enchaîner des voies difficiles. Être dehors, vivre à fond, rencontrer des gens qui ont la même vibration, grimper ensemble... C’est cela le bonheur pour moi.
Ma première grande compétition a été le championnat du monde des jeunes à Pékin. C’est le premier grand souvenir pour la « petite Nina ». J’aime cette sensation de réussir en compétition. Mais la compétition en soi, ne me touche pas vraiment. Je cherche à progresser toujours plus en escalade sportive et à réaliser des grandes voies qui me tiennent vraiment à cœur. J’ai grandi près du Rätikon, falaise mythique pour les grandes voies. J’ai toujours aimé cette sensation de hauteur, de nature et de liberté... J’ai trouvé ce que je cherchais dans l’escalade grâce à Laurent Triay qui m’a parlé d’une voie au Verdon, « Ultime démence ». Maintenant, je cherche vraiment la grande difficulté et l’enchaînement de grandes voies. L’escalade est un cheminement pour trouver l’intérieur de moi-même. En faisant des efforts très durs, en voyageant partout dans le monde, en faisant des rencontres avec des personnes de tous les coins du monde, je prends conscience que l’important sur cette terre est d’être heureuse ! C’est ça pour moi, l’escalade. C’est un sport qui est basé sur la facilité de vivre. Il nous faut juste un caillou, un harnais, des chaussons et un compagnon de cordée.»
Ma devise : La vie est trop belle et les journées trop courtes pour être triste.
«Mais en réalité, je souhaite transmettre un message au monde de l’escalade, spécialistes, amateurs, débutants. Ma façon de vivre m’apprend ce que veut dire le mot autonome. Ma raison de vivre est d’aller au bout de mes réalisations. Pour réussir, je dois canaliser mes pensées, mon énergie. Si je réussis l’ascension d’une grande voie extrême, c’est parce que je suis heureuse de le faire. Depuis longtemps, je me sentais attirée par les grandes voies. C’était juste une question de temps, je me suis mise à travailler sérieusement pour les enchaîner. Depuis ma plus jeune enfance, je ne suis jamais très à l’aise quand je me retrouve dans un système dirigé par des gens qui pensent tout savoir. Au lycée, j’étais très malheureuse car il fallait toujours savoir exactement ce qui allait se passer le lendemain. Ce sentiment m’empêchait de progresser. Il a fallu que je me débarrasse de cet état. En escalade, tout est important, la façon de regarder une voie, de concevoir un itinéraire et enfin de vivre le rocher. Je choisis moi-même ce qui est bien pour moi. Je prends la responsabilité de mes choix, de mes décisions et je ne cherche jamais des excuses pour ce que je ne fais pas. Je suis née pour la grimpe, elle m’amène partout dans le monde, dans des endroits tellement beaux et perdus. J’apprends, je continue et j’apprends encore. Ce sont les grandes voies qui sont venues vers moi quand j’étais prête. À chaque fois que je brûle les étapes, ça ne va pas. Bien entendu, il vaut mieux savoir bouger, savoir s’adapter au style de rocher. Mais maintenant, je m’écoute moi-même, car je sais ce qui me rend forte. Je suis sûre de moi, je veux faire ce que j’ai vraiment envie de faire et ne pas essayer de faire des trucs que je ne veux pas. Comme beaucoup de grimpeuse, mon inspiratrice est Lynn Hill, mais la personne qui m’a aidée directement à progresser dans ce domaine est Cédric Lachat.»
Le choix de mes compagnons de cordée est important pour moi.
«Les gens qui viennent avec moi en paroi, représentent plus qu’un soutien, quelque chose de l’ordre de la stimulation. Pour réussir une performance dans une grande voie, j’ai besoin de l’amitié et de la confiance en mon compagnon de cordée. Par exemple, je ne grimpe jamais avec des personnes avec qui je ne me sens pas bien. Je dois ressentir une vibration commune, de la connivence, de la complicité. J’ai besoin de traiter d’égal à égal. Je veux toujours que mon partenaire veuille lui aussi réussir la voie. Je n’amènerai jamais quelqu’un juste pour m’assurer.»
Les endroits les plus importants pour moi sont le Verdon et Céüse.
«À Céüse, j’ai passé mes premières vacances d’escalade sportive. Dès le début, c’était un endroit magique pour moi.
Au Verdon, j’ai trouvé le style d’escalade que je cherchais, les grandes voies sportives. J’ai rarement vu un paysage aussi beau !»
À part l’escalade, j’aime les choses qui ont du rythme...
«Je fais beaucoup de ski de randonnée. Je suis née avec les skis aux pieds, j’adore cette légèreté quand on descend une pente toute vierge et que l’on fait la première trace. J’adore aussi travailler avec du bois, bricoler avec des photos. J’aime écouter de la musique, faire de la cuisine. Et si je ne faisais pas de l’escalade, je serais certainement une artiste. Je ferais peut-être du cirque.»
http://www.ninacaprez.ch/blog/
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