Documentaire consacré à la troisième génération de ski extrême, qui descend des pistes de plus de 65 degrés. Elle est incarnée par le guide de haute montagne Pierre Tardivel. Ce film retrace son dernier exploit : la descente de la Face Nord des Courtes. Une paroi de 900 mètres à 65 degrés de pente.
Dans les années 1960, les premiers descendeurs de légende se lançaient dans des couloirs de 50 à 55 degrés de pente. La décennie suivante, les 60 degrés étaient franchis. Le nombre de couloirs à descendre était désormais restreint : restaient les faces nord et les endroits très exposés.
Pierre Tardivel est habité par le goût du vide. Le 10 juillet 1988, il descend la paroi nord-est du Grand Pilier d'Angle du Mont-Blanc (versant italien). Le jeune homme compte à son actif vingt-neuf premières dans des pentes allant de 55 à 65 degrés.
Le 11 juin 1989, il entreprend de descendre la face nord des Courtes par l'arête des Autrichiens.
La peur bien sûr est là, admet-il, mais elle est nécessaire. Celui qui n'aurait pas peur serait une sorte de "kamikaze" : c'est précisément la peur qui empêche de faire des erreurs et rend plus prudent. Pierre Tardivel fait le choix de pentes très raides mais très courtes, s'exposant à la chute mais diminuant de la sorte le risque mortel. Il s'assure, dans chacune de ses tentatives, une "marge de sécurité".
Les descentes de couloirs se font de plus en plus rares et ont été délaissées par les médias qui ont porté ailleurs leur intérêt. Pierre Tardivel, survolant en hélicoptère les lieux mythiques du ski extrême, rend un hommage appuyé aux pionniers de la discipline, en particulier Sylvain Saudan puis Patrick Vallençant dont on voit des images à l'écran.
Parvenu au sommet des Courtes, et après un moment d'hésitation, Pierre Tardivel s'élance et relève son défi. Il regagne la vallée en parapente.